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Dans le cadre de l’Olympiade, 15 artistes et collectifs produisent avec 8 lieux culturels de Seine-Saint-Denis les différentes parties d’une grande parade sous le collectif La Beauté du Geste. Réunissant plus d’un millier de jeunes, cette manifestation culturelle se produira  entre Aubervilliers et Pantin. « On ne va pas se défiler  » se veut « un événement artistique, festif et fédérateur à l’image de la richesse du territoire  ».

Un événement dont la préparation bat son plein, ce samedi 1er juin, à Bobigny. Alors que les 3 groupes de la MC93 se préparent à se rendre sur la piste d’athlétisme du complexe sportif Henri Wallon pour réaliser une répétition du défilé inaugural prévu le 23 juin prochain, la météo en a décidé autrement. Elles auront  finalement lieu au sein de la Maison de la Culture.

Ce changement de dernière minute ne vient cependant pas perturber Maëlice, 18 ans, deuxième leader de la parade côté instrumental. « Tant qu’on s’amuse, c’est le plus important », glisse-t-elle.

Il est 16h30 et les membres du premier segment, dirigé par le chorégraphe Pierre Rigal, prennent des forces avec une collation avant leur passage. Parmi eux, on retrouve des élèves de seconde option théâtre du lycée Louise Michel à Bobigny, accompagnés de leur professeur madame Vlavianou.

Certains sont là pour tenter de nouvelles choses, d’autres sont plutôt là par passion. C’est le cas d’Adam qui a été motivé par son amour pour la musique. « J’ai fait quatre ans de harpe et deux ans de batterie. J’étais intéressé par les postes de musiciens et je me suis dit que ça avait l’air bien et que j’allais m’éclater. J’ai hâte d’être au défilé ! », s’exclame-t-il.

À la base, je suis quelqu’un de très timide

Pour d’autres, comme Brahim, c’est l’occasion de travailler des compétences. Alors qu’il n’est pas inscrit à l’option théâtre de sa classe, il a tenu à participer à cette grande manifestation. « À la base, je suis quelqu’un de très timide. Je me sens mieux devant un public. Ça m’a donné de la confiance en moi », confie le lycéen.

Madame Vlavianou, qui collabore avec la MC93 depuis de nombreuses années, a vu dans la parade « On ne va pas se défiler » une belle opportunité pour ses élèves de reprendre leur place dans ce territoire hôte des épreuves olympiques et paralympiques. « Je trouve le nom du défilé très beau. Il dit que nous ne sommes peut-être pas des athlètes mais que nous avons notre place dans ces Jeux Olympiques avec cette participation culturelle », explique la professeur.

17h. Le moment est venu pour le premier segment de montrer au public l’avancée de leur prestation. Au programme : une danse à la fois très sportive et aérienne, à l’image du passé de sportif de haut niveau de Pierre Rigal. Les figures de twerling viennent se mêler à quelques pas de break dance. C’est festif et coloré. Chacun parvient à se coordonner dans l’espace, des touts petits aux grands adolescents. À l’orchestre, on retrouve les lycéens Maëlice et Adam qui, accompagnés d’autres musiciens, jouent des rythmes fédérateurs.

Le plus important, avant de répondre à une thématique, est de trouver l’endroit où l’on arrive à être ensemble

Sous l’œil et les conseils aguerris de Dalila Belaza, le deuxième segment se met en place. Constitué d’un groupe de danseuses de modern’jazz de l’ACB de Bobigny et d’adolescents bénéficiaires de la Croix Rouge, tout semble réfléchi jusqu’aux tenues assorties en noir, blanc et touches de verts.

Pour la chorégraphe, le plus important réside dans le fait de créer une symbiose entre ces deux groupes hétéroclytes avec d’un côté, des jeunes ayant une pratique assidue de la danse et de l’autre, des jeunes éloignés des lieux de culture et de loisirs.

« L’inspiration devait être sous la bannière du sport mais très vite, je me suis rendue compte qu’il y avait des enjeux par rapport aux enfants et d’où ils viennent. Il me fallait trouver un terrain commun et je les ai rassemblés sous la bannière du vivre ensemble. Le plus important, avant de répondre à une thématique, est de trouver l’endroit où l’on arrive à être ensemble. »

Pour le troisième et dernier segment, ce sont des jeunes en situation de handicap de l’Institut Médico-Éducatif Le Tremplin à Bobigny qui mènent la danse. Par leur énergie et leurs gestes singuliers, ils guident des étudiants en STAPS et de la classe Prépa’ Théâtre 93. Le chorégraphe Thierry Thieû Niang les accompagne également sur scène.

La chorégraphie débute sous forme de défilé avec à sa tête, la petite Cristine qui, en tenue de nageuse, salue le public et capte l’attention de tous. « Cela fait des jours que ma fille ne parle que des répétitions du spectacle », raconte amusée sa maman Florina. « C’est la première fois qu’elle se présente sur scène. Elle aime beaucoup la danse, la musique et être applaudie », explique la maman de Cristine.

Très vite, le défilé laisse place à l’improvisation et la danse se transforme en une grande fête où chacun se sent libre de s’exprimer par ses mouvements. Une manière pour Thierry Thieû Niang de montrer qu’un autre rapport au corps est possible.

Les répétitions du jour laissent présager une grande réussite pour la parade du 23 juin. Une chose est sûre, que ce soit à travers la musique, la danse et toute autre animation culturelle, les jeunes de Seine-Saint-Denis comptent bien prendre la place qui est la leur et profiter des JOP.

Yasmine Mrida

 

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