La rencontre a eu lieu dans le restaurant Hoatong, à côté de Beaubourg. Chenva Tieu, membre de l’UMP, et Patrick Lozès, ancien président du Conseil représentative des associations noires, étaient les principaux acteurs de la rencontre.
Le débat fut assez creux, à part à quelques rares moments. Les discussions autour de la sécurité et de la violence dans les quartiers, notamment à Belleville, furent au dessus du lot. Depuis deux ans, des habitants de ce faubourg, dont beaucoup d’asiatiques, manifestent par millier contre l’insécurité dans leurs rues.
Patrick Lozès réagit: « L’évolution de l’insécurité dans ces quartiers regarde vers un sujet douloureux qui est celui de la violence entre les minorités elle-même. Il faut reconnaître que les intolérances ne sont pas seulement entre le groupe majoritaire et les minorités. Il y a au sein des minorités des intolérances. Nous ne pouvons plus fermer les yeux. »
Autre moment intéressant, quand le président d’Aller la France prend le micro pour dire qu’il est « l’incarnation de l’ascension sociale », et qualifie la discrimination positive de « dernière des solutions ». Quant à Chenva Tieu il pense qu’« elle est contre l’idée que je me fais de la France et de ses valeurs républicaines. Par contre je suis pour l’égalité des chances qui est différente de la discrimination positive. Car la discrimination positive consiste à déjà réserver des places à certains à la ligne d’arrivée. Tandis que l’égalité des chances met tout le monde sur la même ligne de départ».
Chenva Tieu s’est également exprimé sur la communauté asiatique : « Les asiatiques sont arrivés il y a à peu près 30 ans en France. Leur cycle d’accomplissement personnel n’est pas encore fini. Quand ils sont arrivés, leur premier instinct a été de réussir socialement, c’est-à-dire professionnellement. Je pense que la plupart des asiatiques n’ont pas encore le sentiment d’avoir bien réussi socialement, du moins de leur point de vue. Et le jour où ils arriveront à leur but, je pense qu’ils penseront ensuite à autre chose comme la politique ou le journalisme».
Prosith Kong