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Rue Léon, 19h30. Un voyage sans escale en plein cœur de la goutte d’or. Des fans de culture afro convergent devant le théâtre du Lavoir Moderne Parisien, comme pour embarquer. À l’intérieur, une ambiance intimiste et de la cheb (flatterie immodérée, ndlr) généreuse de la part du public pour accueillir les artistes et les faire décoller.

La soirée est animée par Ekia Badou, journaliste à Voice of America. La programmation a été pensée par Africultures, un média qui promeut les cultures africaines depuis 25 ans. À la suite de la diffusion de son court-métrage, Bintou Dembélé, réalisatrice, danseuse et chorégraphe, se confie sur son besoin de transmission. Une mission renforcée suite au décès de son père, emporté par l’épidémie de Covid.

Ôde à la double culture

L’autrice, Diaty Diallo, enchaîne avec une interprétation de son premier roman, Deux secondes d’air qui brûle (Eds. Seuil, 2022). Une dénonciation des violences policières avec le langage du tieks. Balla Fofana, auteur de La prophétie de Dali (Eds. Grasset, 2023), nous parle, lui, de l’exil à la première personne lors d’une lecture accompagnée de danseurs.

Après une pause pastel au thon, les chansons d’amour prennent le relais. Une réinterprétation réussie de “Je pense à toi” d’Amadou et Mariam, par Dani Bumba, un artiste originaire de la République Démocratique du Congo et sa troupe, ouvre le bal.

Avec une bonne dose de second degré, la chanteuse Roseline Layo, qui cumule plus de 60 millions de vues sur Youtube, a rappelé que la beauté de jolis garçons fainéants ne remplit pas les poches. À méditer, mais seulement après avoir vu le public envahir la scène pour danser à ses côtés.

L’union fait la force et le bonheur du public

« Il y a une très belle énergie avec des personnes qui ont soif d’être ensemble », salue Emil Abossolo-Mbo, comédien et metteur en scène. Ce dernier a antérieurement fait la une d’Africultures. Ce soir, il s’est produit bénévolement, comme tous les artistes invités, pour soutenir le média.

L’Alliance de toutes ces personnes, vraiment, c’est le All-Star Game

Samba Doucouré, organisateur de l’événement et président d’Africulures, détaille l’esprit de la soirée : « Le but est que des artistes, qui ne se connaissaient pas, se rencontrent et créent ensemble ». Une démarche appréciée par Christelle, fan de culture afro de la première heure. « L’Alliance de toutes ces personnes, vraiment, c’est le All-Star Game, en fait ! », s’enthousiasme-t-elle.

La soirée est clôturée par JP Manova, que les puristes de rap français reconnaîtront, à coup de capoeira verbal et de samples du discours du capitaine Thomas Sankara, rappelant son message d’unité. Une conclusion à l’image de cette soirée.

Nadhuir Mohamady 

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