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À l’appel de Solidarité Kanaky, un rassemblement s’est tenu près de l’Assemblée nationale, mardi 14 mai, contre le projet de loi constitutionnelle visant à revenir sur l’une des mesures les plus importantes du processus de décolonisation : le gel du corps électoral.

Romuald Pidjo, commissaire général adjoint de l’union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS

Ce texte ne fait que raviver les tensions, on demande au président et au premier ministre de le retirer – Romuald Pidjo, commissaire général adjoint de l’union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS

« Si le dégel passe, cela donnera l’opportunité à des personnes qui sont dans ce pays depuis à peine 10 ans de voter ou non pour l’indépendance de ce pays. Et nous, les Kanaks, ça nous rendrait minoritaires. On ne veut pas qu’ils décident à notre place », proteste Wendy, qui a participé au rassemblement près du palais Bourbon.

David, secrétaire général adjoint de l’union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS

Ce texte est décidé à 20 000 km, mais chez nous toute la population n’est pas au courant.
Le peuple Kanak en a marre, on est fatigué d’expliquer à des parlementaires qui ne connaissent rien du dossier – David, secrétaire général adjoint de l’union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS

Wendy manifestant contre le dégel du corps électoral

Le texte a été adopté hier, soutenus par les députés de la majorité, de droite et d’extrême-droite. Il ouvre la voie à l’organisation d’un vote du Congrès sur le dégel du corps électoral. Des heurts ont éclaté en Nouvelle-Calédonie et deux morts sont à déplorer. « On ne pensait pas en arriver là, toutes ces dégradations, ce n’était pas le mot d’ordre qui a été donné. Voir que pleins d’infrastructures ont été brulés, pillés, ça met un coup au moral », déplore Wendy. « On revit ce qu’il avait dans les années 80 », s’inquiète encore un groupe de manifestantes.

Les manifestants mettent en cause la méthode brutale du gouvernement et son impartialité. « Ce qu’on demande, c’est qu’on écoute ce qu’on a à dire, car ce que le gouvernement veut faire passer va à l’encontre de ce qu’on veut, nous. On doit trouver un consensus sans nous écraser », insiste Malo. Le jeune manifestant tient à dire « la peur » des jeunes Kanaks pour ce qui va advenir. « Ils commencent avec le dégel du corps électoral, mais il en va de notre identité. Je ne sais pas s’ils se rendent compte qu’ils sont en train d’écraser notre identité, c’est une forme de recolonisation qu’on n’acceptera pas », prévient-il. 

Thidiane Louisfert 

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