Cette année 2020 a été difficile économiquement pour beaucoup et particulièrement pour les commerçants qui ont subi deux confinements et des fermetures difficiles. Alors que de nombreux marchés de Noël ont été annulés au sein de la capitale et en Région parisienne, le maire du Blanc Mesnil, Thierry Meignen, a joué les résistants en voulant offrir aux Blanc-Mesnilois une ultime source de réjouissance pour la fin d’année.
« On ne pouvait pas finir l’année sans qu’il y ait un moment festif. Il y avait un réel besoin de la population qui nous a demandé régulièrement s’il allait y avoir un marché de Noël. L’idée était donc d’apporter un moment festif en extérieur. Toutes les animations sont déambulantes pour ne pas faire stagner les gens au même endroit », explique l’élu.
Faire un peu oublier l’atmosphère ambiante, en respectant les gestes barrières
Un marché de Noël haut en couleur a vu le jour sur le parvis de l’Hôtel de ville. Au menu : une patinoire, un manège, des chalets commerçants et de restauration et des animations. À l’entrée, un agent de la police municipale surveille le port du masque, et propose du gel hydroalcoolique. Une fois cette étape passée, une ambiance féerique s’offre aux visiteurs : des ours blancs, des pingouins, des cerfs, un père Noël qui se balade autour des chalets, de la barbe à papa, une patinoire temporaire… Tout pour faire un peu oublier l’atmosphère sanitaire ambiante.
Yannick Jossec, lui, est un retraité qui est venu avec son épouse de l’Oise. Dans leur petit village de 1 800 habitants proche de Chantilly, leur marché a été annulé. Après avoir été informés que leurs amis musiciens, les Clowns en folie, venaient se produire au marché du Blanc-Mesnil, ils ont tout naturellement suivi leur bande pour s’imprégner de l’ambiance.
Dans notre village cette année on n’a rien fait.
« On découvre car on ne connaissait pas du tout. On a été étonnés de voir un marché de Noël aussi grand vu que tout est fermé partout, ou alors a été annulé. Dans notre village cette année on n’a rien fait », explique le retraité. Dans le même temps, d’autres profitent des festivités, un peu par procuration, pour la joie des enfants.
C’est le cas de Peter Ornon, un jeune papa de 30 ans accompagné de son épouse et de ses deux enfants et qui vivent au Blanc-Mesnil : « On est venus profiter avec les enfants en espérant que ça dure comme ça, on en profite avant de voir comment ça va se passer plus tard. Mais on espère vraiment que ça va durer dans cet esprit-là. Ça fait du bien au moral aussi bien pour nous que pour les enfants. On est encore plus heureux qu’eux ».
Le numérique pour tenter de sauver les meubles.
Face à la réduction des espaces de ventes comme les marchés de Noël, et au manque de chiffre d’affaires à venir, dans une période attendue par les commerçants, les institutions politiques et économiques ont tenté de miser sur le numérique. Au début du mois de décembre, la chambre de commerce et d’industrie de Seine-Saint-Denis, a mis en place ‘la place de Noël’, une plateforme de vente numérique pour permettre aux petites boutiques d’exposer, vendre et livrer leurs produits aux consommateurs qui bénéficient d’un tarif avantageux.
Mais alors que de nombreuses villes de France, et d’Île-de-France, ont dû se résigner à la mise en ligne d’un marché de Noël virtuel, en Seine-Saint-Denis, département le plus touché par la surmortalité avec l’épidémie de Covid-19, plusieurs villes ont décidé d’organiser des festivités pour permettre à leurs habitants de se changer les idées pour la fin d’année.
À Saint-Denis, le marché Bel-Hiver permet jusqu’à la fin de l’année aux artisans et commerçants locaux de pouvoir exercer une activité minée par les confinements. Pour les familles, un programme “comme à la montagne” a été préparé, avec notamment l’installation d’une patinoire pour les jeunes Dionysiens. « Les enfants ont vécu une période très difficile avec le confinement et là ils sont en train d’évacuer j’ai l’impression, ça fait du bien. C’est un chouette moment à Saint-Denis, quand on ne peut pas bouger pour les vacances avec la Covid », confient ces mères de famille au micro de France Bleu.
Il n’y a pas que les visiteurs qui sont heureux. Pour Delphine Vasseur, gérante de Douceurs et Bienfaits (produits de toute sorte d’origine naturelle) ces marchés de Noël représentent une aubaine car elle n’a que peu travaillé durant cette période de confinement.
On essaie de garder le sourire malgré la situation.
La commerçante habite à Aulnay-Sous-Bois et travaille habituellement sur les marchés dont celui du Blanc-Mesnil une fois par mois. Alors pour elle l’occasion a été une belle surprise, « c’est un des seuls marchés que j’ai pu faire dans la région. C’est la troisième année que je suis venue ici, je suis très attachée à ce marché. Ici, on se sent chez soi. Les gens sont assez réceptifs, ils font plus attention à eux. Et on essaie de garder le sourire malgré la situation. »
Chahira Bakhtaoui