Jeudi 31 octobre 2024 au matin, à la veille de la trêve hivernale, ils ont été évacués de leur piquet de grève par les forces de l’ordre à grands renforts des pelleteuses.

Depuis près de 35 mois, 200 travailleurs sans papiers de Chronopost tiennent un piquet de grève devant l’entrepôt d’Alfortville afin de lutter contre leur exploitation, pour des conditions de travail dignes, et l’obtention de leur régularisation. Au fil du temps, le lieu s’est transformé en campement de fortune pour certains.

Ce mercredi 6 novembre, les grévistes et leurs soutiens, mais aussi des syndicalistes et des politiques, étaient dans la rue pour manifester contre cette expulsion et pour les revendications de ces travailleurs.

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Chronopost, filiale de la Poste, sous-traite l’embauche de sa main-d’œuvre à l’entreprise d’intérim Derichebourg. Généralement embauchés sous une autre identité, compte tenu de leur situation administrative, ces travailleurs acceptent des contrats précaires, souvent d’une semaine, avec des horaires de nuit difficiles et des cadences folles.

La Poste a déjà été condamnée par le Tribunal Judiciaire de Paris le 5 décembre 2023 pour non-respect de son devoir de vigilance sur l’utilisation de la sous-traitance. Après sept mois de grève entre juin 2019 et janvier 2020, leur lutte avait abouti à la régularisation de 27 grévistes de Chronopost et ses sous-traitants (Derichebourg, DPD et Mission Intérim notamment).

 

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D’autres travailleurs devaient également l’être, mais 18 de dossiers ont été refusés, et beaucoup sont toujours en attente. Depuis 2021, sur les 32 dossiers que la préfecture du Val-de-Marne a accepté d’étudier, parmi les 200 demandeurs, 15 régularisations ont été accordées, dont 4 pour les grévistes Chronopost.

La prochaine manifestation des travailleurs Chronopost se tirndra le vendredi 8 novembre 2024 à 16 heures au départ de la place Gambetta à Paris puis en direction de la Direction Générale des Étrangers en France.

Christiane Oyewo

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