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« Il n’y a pas de trêve olympique dans notre ville », constate, désemparé, le maire de Bobigny, Abdel Sadi. Alors que la flamme olympique traverse le département de la Seine-Saint-Denis, la ville-préfecture est frappée par un nouveau drame. Jeudi, un jeune homme de 26 ans a été abattu par arme à feu dans la cité Paul-Vaillant-Couturier.

Les secours sont intervenus entre 3 et 4 heures. Malgré l’intervention des équipes médicales, la victime est décédée sur place, a indiqué le parquet de Bobigny à l’AFP. Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire en bande organisée et confiée à la brigade criminelle de Paris.

« Un engrenage de violence qui semble nous échapper »

Moins d’une semaine auparavant, ce sont deux jeunes hommes qui ont été tués par balle dans la cité du Chemin vert, toujours à Bobigny. Un double homicide qui a eu lieu près d’un point de deal. Le maire décrit « un engrenage de violence qui semble nous échapper » et témoigne d’un « sentiment insupportable » d’impuissance dans une déclaration diffusée sur ses réseaux. Ce dernier appelle à la mise en place d’un dispositif “Quartier de reconquête républicaine” et à « l’octroi de renforts immédiats et permanents pour assurer la sécurité de nos habitants ».

Aly Diouara, le député LFI de la circonscription, en appelle directement au président de la République. Après avoir rencontré le préfet cette semaine, il déplore que la priorité soit réservée aux Jeux olympiques. « Les gens sont cloîtrés chez eux ! Il faut un plan d’urgence, il y a des leviers à activer…  Mais là, rien ne se passe », regrette l’élu. Et de rappeler qu’il y a tout de même eu « cinq morts en moins d’un mois ». 

Lire aussi. « La réalité aujourd’hui, c’est pas les JO, c’est deux familles endeuillées »

« Il faut attendre qu’il y ait 10 morts pour qu’ils se réveillent ? Qu’un enfant meurt ? », s’emporte un acteur associatif de la ville. Samedi dernier, lors d’un rassemblement organisé à Chemin vert, les habitants témoignaient de leurs craintes, mais aussi du profond sentiment d’abandon face à l’indifférence que semblent susciter ces drames.

Héléna Berkaoui

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