« Qui peut prétendre faire du rap sans prendre position ? », interrogeait Youssoupha dans le titre Menace de mort. Réponse indirecte, des dizaines de rappeuses et rappeurs se sont positionnés ces derniers jours pour dénoncer les violences policières et la mort de Nahel, 17 ans, abattu par un policier. Parmi eux, Médine, PLK, Hatik…
Le rap français a toujours dénoncé les violences policières pour la simple raison que les artistes en sont bien souvent les premières cibles. Dans les années 2000, alors que la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré marque une époque, le groupe Sniper pose un discours qui imprime.
Au Bondy blog, les plus vieux se sont politisés à cette période, avec ces sons. Le rap est politique, il dénonce les violences policières, il raconte les vexations du quotidien, il transmet ces histoires de jeunes tués par la police. En conférence de rédaction au Bondy Blog, l’idée est née de créer une playlist pour répertorier ces titres qui nous ont marqués.
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Sniper – Brûle « Ils auront le feu parce qu’ils ont semé la haine »
Assassin, L’État assassine – « L’État assassine. On t’opprime, si ça ne va pas, on te supprime / Po po po voilà comment la police s’exprime. / Personne d’entre nous ne veut finir comme Malik Oussekine. »
Passi, Les flammes du mal – « 309, keufs, prépare ton bluff / 22, 22, v’là que le bleu bave, bute, et fait feu. […] Certains vont tourner, tourner, gaméler, galérer / Les âmes vont danser, les scar-las sortent blasés / Viennent embraser les esprits brûlants, surexcités / C’est certain, les plombs vont sauter, ma 6 T va craquer »
Ça sent l’émeute, ça commence / La foule crie vengeance
L’Skadrille, La danse de la violence – « La Danse de la Violence, quand t’es seul avec un chtar / T’es menotté, ce traître te traite, balance-lui un gros molard. »
Ministère Amer, Sacrifice de poulet – « Cette fois encore la police est l’ennemie / Je zieute la meute, personne ne pieute / Ça sent l’émeute, ça commence / La foule crie vengeance / Par tous les moyens nécessaires / Réparer l’offense la ville est quadrillée »
Tunisiano, Je porte plainte – « La foi dans mes couplets, qu’vous m’écoutiez ou pas / Vous qui gardez la paix, foutez-nous là ! »
Ywill, 13’12 contre les violences policières (son collectif) – « J’en ai noirci des pages depuis ma première marche blanche/ il y a déjà 20 ans à Lille, un triste mois d’avril/d’une balle dans la nuque un brigadier tue Riad Hamlaoui. »
Ça commence en GAV, ça finit au cimetière
Moha MMZ, Habitué – « Bavures policières, rien que j’me fonce devant la télé (j’allume la télé) / J’me souviens d’2005, les émeutes en bas d’chez moi font tout brûler (en bas d’chez moi, tout brûler). »
Despo Rutti, Les reufs Meurent – « Les reufs meurent trop bizarrement / ici les keufs mettent trop de mise à l’amende / de ses bavures, il faut en éclaircir plus du tiers / ça commence en GAV, ça finit au cimetière. »
Saïk, Shérif – « Tu dis pas bonjour, m’sieur l’agent, tu t’en fous, t’as pas l’temps. Ton canon sur ma tempe, devant ma femme et mes enfants […] Cinéma au journal télévisé, tu m’tires dessus demain tu s’ra vite acquitté / Au pire, tu devras démissionner, les miens devront se taire pour quelques billets. »
Ils sont toujours acquittés, affaires non élucidées
Booba – Jimmy – « Jimmy est arrivé en France croyant trouver / Liberté, égalité mais, en réalité / Contrôles d’identité, violences policières. »
Mc Solaar– Souvenir « Ils portent des casquettes, comme les mecs qu’ils arrêtent, / Mettent des coups de pression, comme les mecs qu’ils arrêtent / Mentent et sont armés, comme les mecs qu’ils arrêtent / Et volent au-dessus des lois, comme les mecs qu’ils arrêtent. »
Niro, Testament (remix du classique de Rohff) – « Et les violences policières, faut faire quoi pour les voir cesser ? / Faut combien d’morts ? Combien d’blessés ? / Combien d’insultes à encaisser ? / Ils sont toujours acquittés, affaires non élucidées. / On meurt au comico, au shtar ils disent qu’on s’est suicidé »
Contrôle d’identité à l’âge où tu sais pas qui t’es
Kery James feat Orelsan, À qui la faute ? – « Bavures policières, pas de filets de sécurité, contrôle d’identité à l’âge où tu sais pas qui t’es. »
Keny Arkana, La rage – « La rage, car impossible est cette paix tant voulue / La rage de voir autant de CRS armés dans nos rues / La rage de voir ce putain de monde s’autodétruire / Et que ce soit toujours des innocents au centre des tirs. »
Casey, Qui sont-ils ? – « Gueule féroce, coupe à la brosse / Main sur la crosse, tu verbalises des gosses / Tu terrorises des vieux, tu utilises la force / Brassards de police et drapeau sur le torse / Tu fracasses des faces en légitime défense / Et rappelle qu’ici quand même, on est en France. »
Chaque contrôle de police me rapproche de mon feat avec 2Pac
Monsieur R feat Sefyu, Unisson nos voix – « Arrête, leurs promesses arrivent à l’allure d’une charrette, oubliant que la violence débute où le dialogue s’arrête »
Dinos, 93 mesures – « Un peu innocent, un peu coupable, chaque contrôle de police me rapproche de mon feat avec 2Pac. »
Suprême NTM, Police – « Aucunement représentatif de l’entière populace / que dois-je attendre des lois des flics / Qui pour moi ne sont signe que d’emmerdes ? »
Ils sont en train de faire de nous leur pire ennemi
Médine, Médine France – « Ils sont en train de faire de nous leur pire ennemi / Quand ils s’adressent à l’un d’nous comme Pepita dans Pyramide / Prends des coups d’matraque dans le pif comme des tests antigéniques / Si tu l’ouvres, t’es qu’un islamiste, au mieux, un indigéniste. »
Todiefor feat Meryl, F**k les cops – « Ils sont armés, ils jouent aux bad man toute l’année / Ils sont fâchés quand on a to-tonne de billets verts / Plusieurs mains courantes, mais jamais rien qui bouge / Tout au fond de leurs consciences, des milliers d’cadavres enterrés. »
Kossdar, 4 ans – « La SD d’Evry, ont fait des erreurs / Ils ont vraiment cru que c’est moi qu’allait payer / Entre ceux qui trafiquent les PV, qui trafiquent les versions, rien qu’on m’accuse à la Télé. »
Médine, 17 octobre – « Dans une prison sur pilotis nous sommes enfermés / Pas une, pas deux mais une dizaine de matraques viennent me défoncer le crâne / Et mes os craquent sous mon anorak /Ma bouche s’éclate bien sur les trottoirs / Leurs bouches s’esclaffent bien grandes de nous voir / » Nous allons voir si les rats savent nager / Au fond de la Seine vous ne pourrez plus vous venger » »
Combien de frères vais-je encore perdre vu qu’on nous empêche de respirer ?
Nayra, Toctoc – « Les yeux cernés le teint terne ce système a expiré. Combien de frères vais-je encore perdre vu qu’on nous empêche de respirer ? Les bleus marquent au fer rouge j’ai une peur bleuе du san. Et la peur rend méchant comme un blеu j’suis méfiante »
Lylice, La H – « A deux rues ça tire et puis silence, ils diront bavures et puis silence. Je peux pas garder le mien c’est une évidence. T’as vu les polémiques qu’ils lancent »
Eesah Yasuke, Xtrem – « Qu’est-ce qu’ils imaginent. Bien sûr qu’dans nos têtes c’est la manif. Vu les eaux dans lesquelles ils naviguent. Ils s’étonnent que c’est le feu qui nous anime »
Doria, Pochtar – Dodo – « J’ai le BAC +3 mais j’ai la BAC qui m’traque »
Les médias parlent ap faut que ça crame pour qu’on fasse la Une
Alivor, Arrêt du cœur remix – « C’est les keufs ou nos coeurs qui font des attaques ? Les médias parlent ap faut que ça crame pour qu’on fasse la Une. Toujours des gaffes et des baffes mauvais taf comme une taffe on nous fume pour eux pas d’bavure »
Sefyu, La vie qui va avec – « Quand t’entends pom-pom y’a une perquise qui va avec G.A.V, passages à tabac, bavures ça va avec. »
Doums, Movie – « Beaucoup trop basané pour l’État, cavalez, contrôlé par les bleus, c’est rare que ça finisse bien »
Une sélection proposée par : Félix, Ayoub, Sélim, Yasmine, Céline, Fatoumata, Clémence, Méline, Nadhuir, Ambre, Emeline, Samira, Olorin, Abdoulaye, Alexandre, Hajar, Margaux, Névil, Marie-Mene, Anissa, Dounia, Héléna.
